J’aime les regarder dormir. Le soir, lorsque Louca est couché et endormi dans son lit de grand, que j’ai mangé vite fait bien fait, que tout est calme dans le salon, que la télé est allumée et la lumière éteinte, lorsque je suis allongée dans mon canapé et les Pioutes dans leur Doomoonid, je suis bien. Ils sont beaux et bien rangés. Ils sont roses leurs petits yeux sont fermés. Parfois un des deux bébés laisse échapper un petit bêlement de Mogwaï extasié et pousse un peu, dans sa couche, au passage.
C’est là que j’ai envie de les prendre dans mes bras, et de les bisouiller à mort. Au lieu de ça je n’ose pas les toucher. Ils sont trop beaux, trop sages, trop deux… Alors du bout du nez, je caresse la peau de leurs petites joues molles et je dépose un baiser sur leurs petites lèvres pointues. En réponse au câlin, ils se tortillent comme des petits vers, plissent le front, retroussent leur petit nez, et tirent leur petite langue en protestant légèrement…
Mon dieu comme j’aime les regarder dormir. J’en oublierai presque mon ‘‘baby-blues sa mère’’. Non pas presque. Je l’oublie, parce que s’ils étaient encore dans mon ventre je n’aurais pas le loisir d’emplir mes mirettes de tant d’innocence et d’amour. Je m’userai les yeux à les caresser de la pupille, je me soulerais de les renifler dans le cou, comme une louve reconnaît son petit. Je donnerai n’importe quoi, pour enfermer dans un flacon, cette douce odeur de lait caillé et de transpiration rance. Je serais presque tentée de les déplacer en les attrapant par la peau du coup, comme des petits paquets qu’ils sont…
Ils n’ont pas tout à fait un mois encore, et pourtant je les trouve déjà trop grand. Leur visage, leur attitude, leur petit caractère, leurs gestes et le regard qu’ils portent déjà sur le monde. Mon Dieu oui, comme je regrette de ne pas m’être aperçut plus tôt, qu’avoir l’opportunité de tenir un bout de soi en double exemplaire dans ses bras, valait bien la peine d’endurer toutes les déprime du monde. Car quand son monde est gris, voir même tout noir, ils sont les petites loupiottes qui vous rappellent, qu’après la pluie, vient forcement le beau temps.
Je clôture donc ce blog de grossesse, qui restera pourtant en ligne pour l’instant. Comme pour Louca, ils auront leur petit journal de bord, leur album de naissance, un bout de leur histoire imprimé sur le papier. Il aura permis bien des choses, ce blog, comme de décharger un trop plein de moi-même, afin de vivre au mieux cette grossesse qui fut, au bout du compte, une si belle aventure. J’en ai plus appris sur moi-même ces 9 derniers mois, que ces 3 dernières années. La naissance de Louca m’a fait naître de nouveau. La naissance de Soren et de Nael m’aura fait grandir. Et j’ai comme l’intuition que mes enfants n’ont pas finit de m’apprendre la vie.